Confrontés au vieillissement de leur population, les pays européens manquent de personnel soignant pour accompagner les personnes dépendantes dans les établissements spécialisés.

 

 

Ce besoin croissant en ressources humaines compétentes a retenu l’attention du ministère tunisien de la Santé qui y voit un débouché important sur le marché du travail pour les titulaires d’un diplôme d’aide-soignant en recherche d’emploi. Dans le cadre du projet THAMM OFII financé par l’UE, le ministère a établi un partenariat avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), qui s’articule autour de deux axes majeurs :

  1. La formation complémentaire des aides-soignants pour renforcer leur employabilité en Tunisie et en France.
  2. L’équipement des écoles des sciences infirmières abritant la formation complémentaire.

Sélection des bénéficiaires de la formation complémentaire

En collaboration avec l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), THAMM OFII a lancé un appel à candidatures ouvert aux titulaires d’un diplôme d’aide-soignant, inscrit(e)s sur les listes d’attente du ministère de la Santé, âgé(e)s de moins de 40 ans et volontaires pour une expérience professionnelle dans un établissement français de type EHPAD (établissement hospitalier accueillant des personnes âgées dépendantes) ou MAS (maison d’accueil spécialisée pour personnes handicapées).

 

 

Sur 1113 dossiers reçus, 671 candidats ont été jugés éligibles. Après une première phase d’évaluation, 245 profils ont été retenus pour un entretien individuel avec un jury composé de représentants de l’OFII, de l’ANETI et du ministère de la Santé, ce qui a permis de retenir 112 candidats.

 

Le nombre final de participants s’élève à 104, après quelques cas de désistement ou d’exclusion pour manque d’assiduité.

Lancement de la formation complémentaire

La formation, qui a débuté le 28 avril 2025 et s’achèvera le 15 juillet, se déroule dans sept écoles des sciences infirmières réparties sur tout le territoire tunisien (Gafsa, Jendouba, Kairouan, Menzel Bourguiba, Médenine, Nabeul et Tunis).

 

Choisies en raison de leur capacité d’accueil et de leur position géographique, ces écoles ont été équipées de matériel médical de pointe (lits électriques, lève-personnes, fauteuils roulants de transfert, mannequins de formation, simulateurs) et d’outils pédagogiques (écrans interactifs, ordinateurs, vidéoprojecteurs, photocopieurs).

 

Chaque candidat est affecté à l’un de ces établissements pour y suivre un programme comportant trois modules clés :

  • Soft skills (72 heures) : compétences relationnelles.
  • Formation linguistique (100 heures) : renforcement du français pour faciliter la communication.
  • Formation technique (64 heures) : rappels théoriques et pratiques.

Session spéciale à Hammamet avec un formateur français

En partenariat avec Coopemploi, coopérative de travail temporaire à but non lucratif spécialisée dans le domaine médico-social (5000 intérimaires dans 300 établissements du Sud-Ouest de la France), une session de trois jours a rassemblé les participants à Hammamet afin d’approfondir les spécificités du travail en France :

  • Accompagnement des personnes dépendantes,
  • Travail en équipe pluridisciplinaire,
  • Mises en situation professionnelle,
  • Culture française.

 

Perspectives : vers une insertion professionnelle en France ?

À l’issue de cette formation, les participants recevront une attestation validant leurs acquis. Les profils formés auront la possibilité de postuler auprès d’employeurs français avec de meilleures chances d’être recrutés. Ils auront notamment l’occasion de passer un premier entretien avec Coopemploi, dans le cadre du projet THAMM OFII.

 

Le renforcement d’employabilité réalisé grâce cette opération pilote ouvre la voie à une insertion professionnelle aussi positive pour les bénéficiaires que pour les pays dans lesquels ils vont exercer (Tunisie, France, autre pays de l’UE).

 

Le projet THAMM OFII est financé par l’Union européenne.