Veille et prospective concernant l’offre et la demande de compétences professionnelles

Un cap a été franchi pour le dispositif de veille sur le marché du travail local et international et d’anticipation des métiers en tension conçu depuis 2022 dans une démarche participative. En effet, son existence a été officialisée à travers un décret ministériel publié le 9 janvier 2024.


Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs, soutenue dans le cadre du projet THAMM OFII financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).


La gestion du dispositif revient à un comité de pilotage composé du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, des structures de l’emploi et du placement, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, d’organismes actifs dans le domaine des études, des statistiques et de la prospective, des partenaires sociaux et des chambres de commerce mixtes. Cependant, l’Observatoire national de l’emploi et des qualifications (ONEQ) occupe une place centrale dans cette structure dont il constitue le noyau opérationnel.

Fonctionnement du dispositif de veille et d’anticipation des métiers en tension

Le rôle du dispositif consiste à surveiller de manière continue et proactive l’évolution du marché de l’emploi, au niveau local, national et international, ainsi qu’à anticiper les besoins en compétences dans les secteurs où les tensions de recrutement sont les plus importantes.  Il s’appuie pour cela sur la collecte et l’analyse des données pertinentes traduisant les tendances de l’emploi, la demande des employeurs, la capacité de formation, et d’autres facteurs qui influent sur le marché du travail. Cela permet d’identifier les métiers en tension pour lesquels il existe une offre insuffisante de candidats qualifiés face à une forte demande de main-d’œuvre


Une fois ces métiers en tension identifiés, le dispositif émet des recommandations visant à éviter les pénuries de compétences sur le marché national et à répondre à la demande internationale. Ces recommandations peuvent inclure la conception de programmes de formation spécifiques, la promotion de certaines filières d’études, l’encouragement à la reconversion professionnelle, ou encore des actions de coopération internationale.

Mise en place d’une veille sur le secteur « transport et logistique »

Le dispositif de veille et d’anticipation a opté pour une approche sectorielle, à travers la création de comités techniques sectoriels consultatifs (COTECH), chargés d’étudier les problématiques spécifiques de secteurs donnés.

Il existe par exemple, un comité technique sectoriel transport et logistique dans lequel les acteurs de la filière apportent leur expertise technique et une compréhension fine des enjeux du secteur. Son rôle consiste notamment à garantir la qualité de la documentation constituée et à éclairer les recommandations du COPIL visant à favoriser le développement durable des compétences requises dans ce domaine.


En parallèle, le projet THAMM OFII a mis en place un groupe de travail autonome pour amorcer une coopération opérationnelle entre la Tunisie et les États membres de l’Union européenne en matière de formation et de placement des compétences destinées à un secteur crucial de part et d’autre. Ce groupe de travail, placé sous la direction conjointe du projet THAMM OFII et de la direction générale chargée de la coopération avec les entreprises du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a la particularité de réunir des acteurs institutionnels ainsi que des représentants des employeurs.