La 2ème conférence régionale du programme THAMM s’est tenue au Caire, du 30 janvier au 1er février 2023. Décideurs, opérateurs et acteurs de la migration étaient venus d’Afrique du Nord et d’Europe afin de réfléchir aux choix stratégiques et aux solutions opérationnelles qui permettraient aux pays d’origine et de destination de coopérer de façon mutuellement bénéfique, en matière de migration de main d’œuvre et de mobilité.

Les quelque 200 participants, dont une cinquantaine en ligne, ont tiré les enseignements des expériences conduites dans le cadre du programme THAMM, soulignant la nécessité d’anticiper les besoins en compétences, de surmonter les obstacles liés à la reconnaissance des qualifications et de construire des partenariats public/privé. Ils ont mis en valeur le rôle des services publics de l’emploi pour articuler l’offre et la demande de compétences ainsi que les bienfaits d’une collaboration avec les prestataires de recrutement, à condition de réguler le secteur.

La Commission européenne a apporté des éclaircissements concernant les « partenariats pour les talents » qu’elle souhaite favoriser entre ses États membres et les pays d’origine, au premier rang desquels figurent le Maroc, la Tunisie et l’Égypte.


En Tunisie, THAMM a déjà soutenu l’élaboration d’une Stratégie nationale pour l’emploi à l’international (SNEI) afin d’améliorer la gouvernance de la migration de travail. Le programme a aussi permis de modéliser et de tester de nouveaux parcours de mobilité vers l’Allemagne, la Belgique et la France. Polyvia et l’ATIP, les protagonistes d’un projet pilote financé par THAMM OFII, en ont présenté un exemple concret :

Polyvia, syndicat professionnel de la filière plasturgie et composites en France, représente 3.500 entreprises, principalement des PME, comptant près de 122 000 salariés. Pour sa part, l’Association tunisienne des industriels du plastique (ATIP) compte 25 entreprises tunisiennes qui sont des filiales d’entreprises internationales et qui représentent 6000 emplois. Les deux structures envisagent un partenariat de long terme pour répondre de façon concertée aux pénuries de compétences en Tunisie et en France. À titre expérimental, elles ont mis en place une formation qui débouche sur un Certificat de qualification professionnelle (CQP) correspondant au métier de monteur/régleur en machines industrielles, un profil très recherché en Tunisie comme en France.


Au troisième jour des travaux, la conférence s’est achevée sur une séquence de recommandations aux principales parties prenantes, en Afrique du Nord et dans l’Union européenne. Ces recommandations seront bientôt rendues publiques sur le site de la conférence, https://thammconference.org, qui est disponible en trois langues et qui contient déjà des documents d’approfondissement.